Quel commerce pour demain en Région de Bruxelles-Capitale ?
29/09/2021 | Quel commerce pour demain en Région de Bruxelles-Capitale ? |Avec la plus grande concentration de commerces du pays, et 9% des travailleurs bruxellois actifs dans le domaine, la région de Bruxelles-Capitale ne peut envisager une transition économique et environnementale sans voir son secteur marchand évoluer vers plus de durabilité. Les commerçants jouant aussi un grand rôle dans la dynamique d’un quartier et dans la consommation de la population, ils constituent un véritable levier de changement à l’échelle régionale.
Qu’entend-t-on par « commerce durable » ?
En fonction du type de commerce et du secteur dans lequel il s’inscrit, la recherche de durabilité peut s’effectuer à différents niveaux. Un commerce physique n’agira pas toujours sur les mêmes aspects qu’un commerce en ligne, tout comme une société active dans le secteur de l’alimentation ne travaillera pas de la même façon qu’un distributeur d’appareils électroniques. Dans tous les cas, au-delà du caractère durable du produit final, c’est l’ensemble de la chaine d’approvisionnement et de valeur qui peut être transformée pour répondre à des impératifs sociaux et environnementaux, de l’approvisionnement en ressources à la distribution, en passant par la logistique ou encore l’inclusivité sociale de tout le processus.
Comment rendre son commerce durable ?
La première étape de la chaine de valeur sur laquelle il est important d’agir est l’approvisionnement en ressources. Le choix de fournisseurs locaux est la meilleure façon de réduire l’impact environnemental de son approvisionnement, en réduisant les distances (circuit court), tout en soutenant les producteurs nationaux ou régionaux face à la concurrence internationale.
Dans le cadre de l’alimentation, le choix de petits producteurs plutôt que de grosses industries permet également d’agir sur le plan social, en offrant un accès au marché aux acteurs de petite taille.
Dans le cadre du textile, de l’électronique ou encore du commerce de biens en général, un approvisionnement en ressources et matériaux reconditionnés, issus de la revalorisation ou artisanaux est une autre façon d’agir pour rendre son approvisionnement durable.
Porter une attention particulière à la logistique et à l’acheminement de ses marchandises est une autre façon de réduire les émissions de CO2 dégagées par son activité commerciale. A Bruxelles, les services de livraison à vélo sont de plus en plus courants, notamment par l’intermédiaire d’Urbike. La stratégie de la logistique inversée fait également ses preuves, en optimisant les déplacements afin qu’un véhicule ne circule jamais à vide.
Concernant la forme du commerce, des logiques collaboratives peuvent parfois être envisagées. Un commerce prenant la forme d’une coopérative, par exemple, permettra un ancrage local et aura un impact social plus important qu’une boutique classique. La mutualisation, par les échanges ou les achats groupés, de locaux ou de matériel, avec d’autres commerces est également une pratique à privilégier.
Enfin, un commerce disposant d’une boutique physique pourra également travailler sur l’impact environnemental du point de vente en lui-même en mettant en place des mesures de « Retail ecodesign ». Il s’agit de faire des choix ayant un impact réduit sur l’environnement lors de l’aménagement de la boutique et de son activité quotidienne : choix de mobilier de seconde main ou conçu à base de matériaux de récupération ou revalorisés, utilisation raisonnée de l’éclairage, notamment la nuit, choix du fournisseur d’énergie, approvisionnement en peinture et revêtements écologiques, attention portée aux emballages et aux supports de communication.
De manière globale, s’inscrire dans des dynamiques locales, comme l’utilisation de monnaies locales, permet de pousser l’ancrage au sein d’une zone géographique et la création de synergies. Cela peut passer par l’utilisation de la monnaie locale comme « la Zinne », ou par l’inscription de son commerce au sein de réseaux d’approvisionnement locaux.
Quelles initiatives bruxelloises pour aider les commerçants à opérer leur transition ?
Consciente de l’importance d’une transition du secteur commercial pour développer une consommation responsable sur son territoire, la Région de Bruxelles-Capitale travaille à la mise en place d’un cadre d’orientation et d’encadrement du secteur en ce sens. Les mesures envisagées concernent notamment l’optimisation d’espaces commerciaux vides, le renforcement du soutien aux commerces durables, innovants et circulaires, une stratégie d’incubation et une stratégie d’e-commerce. Pour s’assurer de développer une démarche pertinente et adaptée, ainsi que d’une répartition équitable de l’offre, la Région compte opérer par quartier. En marge des soutiens et accompagnements à venir, une série d’aides sont déjà disponibles pour les commerçants et entrepreneurs bruxellois :
- Les coachings de hub.brussels qui accompagnent les futurs commerçants sur un éventail large d’aspects, allant de la communication à la mise en réseau, en passant par un conseil stratégique sur le positionnement et le choix du quartier d’implantation ;
- Les Guichets d’économie locale, comme celui de Saint-Gilles spécialisé en entrepreneuriat durable et la bourse de Village-Finance.
- Les accompagnements de l’UCM, destinés à des catégories spécifiques de commerces (coiffeurs,…) qui proposent, à l’initiative de Bruxelles Environnement, le Pack Energie.
- Le Brussels Green Network de BECI.
- Les facilitateurs Good Food et commerces zéro déchet de Bruxelles Environnement
- Les accompagnements d’Unizo
- Le guide « 43 astuces faciles pour un commerce écoresponsable » d’hub.brussels, pour aller plus loin au sujet du retail ecodesign et pour trouver des adresses concrètes
- Les projets de Bruxelles Mobilité concernant la logistique douce (projet EU en démarrage last miles logistics, etc.)
- La plateforme MyMarket.brussels, qui permet de proposer une vitrine en ligne aux commerces indépendants et locaux bruxellois
- Les appels à projets de Bruxelles Economie-Emploi
- Etc…