L’agence digitale solidaire, pour une inclusion de tous sur le marché numérique
13/12/2021 | L’agence digitale solidaire, pour une inclusion de tous sur le marché numérique |La nécessité d’une présence en ligne est toujours croissante pour un commerçant ou un entrepreneur, et la crise du covid-19 n’a fait qu’exacerber ce besoin. Une digitalisation requiert néanmoins des compétences et moyens financiers importants, ce qui la rend peu accessible pour certains acteurs économiques de la région. Face à ce constat, l’Agence Digitale Solidaire a vu le jour en 2019. Mais comment fonctionne cette entreprise inclusive et sociale, en marge des agences digitales classiques ? Nous avons rencontré Charlotte Creplet, co-fondatrice de l’agence pour répondre à toutes nos questions.
Comment est née l’Agence Digitale Solidaire ?
L’Agence Digitale Solidaire est une agence à impact social, née durant le premier confinement dû à la crise du covid-19, afin de soutenir les petits acteurs de l’économie bruxelloise dans leur digitalisation.
Après presque deux ans d’activité, nous nous positionnons comme une agence destinée aux TPEs et aux entrepreneurs ayant des moyens restreints pour développer leur digitalisation. Nous les aidons à créer un e-shop, nous leur expliquons comment soutenir leur communication, comment gérer leurs réseaux sociaux, comment être mieux référencé.e.s, etc.
L’agence a été créée par les fondateurs d’une autre agence appelée Clyde and Bonnie, spécialisée dans l’optimisation des taux de conversion.
Pourquoi avoir créé cette agence ? A quel besoin dans la société bruxelloise répond-t-elle ?
Au lendemain de l’annonce du premier confinement, nous avons vu certains acteurs économiques bien implantés rebondir directement en mettant en place des stratégies en ligne, tandis que de plus petits n’avaient ni les moyens ni les capacités d’en faire autant. Mon associé et moi trouvions cela injuste, et cela nous a poussé à lancer l’agence.
Au-delà de la crise du covid, notre expérience dans le marketing digital nous a fait réaliser qu’il existait un réel manque d’inclusivité des petits acteurs économiques sur le marché en ligne, car leurs capacités d’investissements dans des outils sont très limitées. Ces petits commerçants et indépendants rencontrent néanmoins aujourd’hui un réel besoin d’inscrire leur activité en ligne afin de pouvoir subsister sur le marché et faire face à leur concurrence.
Nous avons donc voulu combler ce manque, c’est-à-dire nous positionner comme une agence pour tous ceux qui n’ont pas accès aux services d’agences « classiques » car leurs commandes sont trop petites.
Comment fonctionnez-vous, pour pouvoir offrir un tel service ?
Nous sommes une asbl, avec une gestion qui tend vers le modèle coopératif, ce qui veut dire, par définition, que nous ne sommes pas dans la recherche de profit. Nous travaillons beaucoup avec des freelances, qui viennent renforcer leur portfolio ou qui sont portés par les mêmes valeurs que nous, et qui acceptent donc de travailler à un tarif harmonisé pour tout le monde. Le tarif va dépendre non pas du client ou de la personne qui travaillera dessus, comme cela se fait beaucoup, mais de la complexité de la tâche.
Notre business model diffère aussi de celui d’autres agences par notre manière de faire, à la rencontre entre la production et l’éducation. Nous allons toujours coacher les gens, leur dire comment nous avons effectué le service rendu et leur montrer comment le faire par eux-mêmes. Notre but est qu’ils ne soient pas dépendants de nous, qu’ils puissent avoir des outils qui sont gérables par eux-mêmes et dont ils comprennent le fonctionnement.
Pourquoi faire ce choix d’investir dans l’accompagnement et la formation ?
Nous voulons autonomiser nos clients, car c’est cela qui fait que leur projet en ligne perdurera, qu’ils investiront le temps et l’énergie nécessaires dans leurs outils numériques pour que cela fonctionne.
Un des gros soucis que nous voyons, c’est que certaines personnes vont avoir le courage d’effectuer leur transition vers le numérique, puis seront freinées par les outils car elles ont le sentiment de ne pas les connaitre ou de ne pas les maitriser. Il existe tout un discours autour du numérique qui le présente comme extrêmement compliqué, alors que beaucoup d’outils simples, faits pour des personnes qui n’ont pas de connaissances dans le développement existent. Ces outils suffisent pour des projets standards, ou même un peu plus élaborés.
Une des thématiques de la SRTE est la digitalisation. En quoi la digitalisation est-elle importante pour la transition économique et le monde de demain ?
Tout commence à être digitalisé, le covid-19 a encore accéléré les choses. Je pense qu’il ne sera bientôt plus possible de faire de commerce sans passer par le digital car le consommateur a aujourd’hui l’habitude de consommer en ligne.
Cela ne veut pas forcément dire que tout sera virtualisé pour autant. Le lieu physique existe toujours, mais et une extension digitale existe en parallèle.
Vous souhaitez plus d’informations sur l’Agence Digitale Solidaire, ou soumettre une demande de service? Consultez www.agencedigitalesolidaire.org.
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