La circularité à petite et plus grande échelle – Projet Petite Suisse, Max Stockmans
09/01/2020 | La circularité à petite et plus grande échelle - Projet Petite Suisse, Max Stockmans |La toiture est courbe mais le projet est résolument circulaire. Sur le toit plat d’un immeuble de 5 étage, Max Stockmans, maître d’oeuvre et entrepreneur, rénove un studio ixellois datant des années 70 et l’agrandit à l’aide d’une ossature en bois modulaire clouée et vissée. Dans ce projet, il a réintégré des matériaux in situ mais aussi d’autres récupérés d’ailleurs.
Le studio de 20m² existant reste en place?
Max Stockmans – Les murs mitoyens et la chape, oui. J’ai récupéré des couvre-murs, des bois de charpente, des briques et des portes qui ont été remises en oeuvre à la cave. Tout cela a été réemployé sur site mais j’ai aussi démonté et vendu ou donné d’autres éléments comme des sanitaires, des châssis PVC double vitrage. En dépannage, j’ai également réutilisé le WC pour un autre de mes chantiers.
Vous avez aussi récupéré des matériaux ailleurs que sur le site même ?
J’ai eu l’occasion de vider un conteneur de bois de récupération. C’était un travail d’enlever tous les clous mais j’ai fait le calcul et c’était rentable car je parvenais à déclouer 5 à 6 poutres en une heure. J’ai aussi récupéré de l’isolant en polyuréthane de 6 cm d’épaisseur mal posé sur une précédente toiture plate. Il a été facile à retirer. Mais il risque d’être moins efficace qu’un neuf… il va falloir faire des découpes, réinjecter de la mousse. Pour récupérer des matériaux, il faut les trouver au bon moment et être en mesure de les utiliser tout de suite, sans les stocker.
Votre projet d’agrandissement a été pensé de manière modulaire ?
Le studio fera en effet 50m². La modularité était le principe le plus simple… Sur trois poutres portantes dont deux métalliques, la toiture est comme placée en suspens. Les gîtes viennent simplement s’insérer dans ses trois poutres. En soit, ce système d’assemblage de l’ossature facilite le montage et le démontage éventuel.
Avez-vous un conseil pour intégrer l’économie circulaire sur chantier?
Il faut être à l’affût des bons plans et y consacrer du temps, prendre des contacts, être proactif, ouvrir les yeux… surtout pour du réemploi à petite échelle à laquelle personne ne pense.
Votre expérience de l’économie circulaire, vous la transmettez ?
J’aime en effet former d’autres personnes. Sur ce chantier, je travaille en collaboration avec la Mission Locale de Bruxelles et des ouvriers qui veulent aller plus loin dans le réemploi et la valorisation des matériaux. J’aime quand la réflexion est collective, quand chaque personne est impliquée.