Interview: La CiReDe, ou l’outil peu connu qui ouvre le champ des possibles à l’économie circulaire
27/05/2021 | Interview: La CiReDe, ou l’outil peu connu qui ouvre le champ des possibles à l’économie circulaire |Vous ne la connaissez peut-être pas, mais la CiReDe change la donne pour l’économie circulaire en Région bruxelloise ! Cet outil, né d’une collaboration entre les secteurs public et privé, déblaie le terrain pour ceux qui rêvent de circularité. Nous avons rencontré Laurent Schiltz et Benoît Dassy, les président et vice-président de la CiReDe. Ils nous en disent plus.
Qu’est-ce que la CiReDe ?
L’économie circulaire change notre manière de produire et de consommer. La CiReDe, ou Circular Regulation Deal, est née du constat que les projets en économie circulaire et leurs solutions innovantes se heurtent parfois à des réglementations existantes. « On nous disait souvent ‘on a voulu faire un projet circulaire, mais on n’a pas pu’ », raconte Laurent Schiltz, le président de la CiReDe. La CiReDe est un outil pour faire tomber les barrières législatives que rencontre le développement de l’économie circulaire dans la région bruxelloise.
« La réflexion de la CiReDe a été de rassembler les acteurs de terrain et les administrations afin d’identifier des problèmes concrets et de les solutionner au plus vite, » ajoute Benoît Dassy, le vice-président de la CiReDe. En fonction de l’importance de l’enjeu, de la rapidité avec laquelle un changement pouvait être obtenu et de l’impact sur l’économie circulaire, trois thématiques prioritaires ont été dégagées. Pour son premier volet d’action, les collaborateurs de la CiReDe ont travaillé sur : l’occupation temporaire de bâtiments inoccupés, la réglementation déchets et l’accès à l’information réglementaire relative à des biens immobiliers. Retrouvez le détail des thématiques ici.
Lever des barrières administratives, mais pas n’importe comment
Il existe une série de règles qui ont été établies dans une certaine perspective, mais qui ne sont plus adaptées aux nouveaux business models qui voient le jour. Il suffit de s’en débarrasser ? Ce n’est pas si simple ! « L’enjeu est de détecter ces réglementations inadaptées et de voir quelles sont les solutions. Faut-il les remplacer, les annuler, les modifier ? » explique Benoît. Les groupes de travail rassemblent différents acteurs, non seulement les syndicats et employeurs des secteurs, mais aussi un cabinet juridique et les administrations qui sont bien souvent à l’origine de ces règles. Ensemble, ils évaluent la pertinence de la règle en question. Laurent ajoute que « l’objectif est de favoriser les acteurs du changement, en s’assurant de continuer à protéger de l’environnement. »
La CiReDe, un outil qui marche
La CiReDe clôture maintenant son premier volet d’actions et fait le point sur ses accomplissements. “Il y a eu de belles avancées dans les trois thématiques,” dit Laurent. “Dans certains cas, la CiReDe a joué un rôle d’accélérateur de questions existantes et a permis de mener des projets à terme. Dans d’autres cas, nous avons posé les fondations pour d’autres travaux.”
Pour le transport des déchets, par exemple, les groupes de travail ont collaboré avec les autres régions afin d’harmoniser les réglementations. Benoît explique : “Quand on n’a pas tous les leviers en main et qu’il faut se coordonner avec les autres régions, les avancées sont plus lentes. Mais nous avons tout intérêt à avoir des processus qui s’alignent entre les régions, ce qui demande une analyse juridique profonde.”
“Au-delà du transport des déchets, il y a eu une série de clarifications juridiques pour ceux qui souhaitent faire de la réutilisation de matériaux,” souligne Benoit.
Les thématiques urbanistiques ont, quant à elles, fait un bond en avant. “Les acteurs peuvent maintenant accéder à une plateforme en ligne où figure toute l’information urbanistique d’un bien. Le problème est résolu,” conclut Laurent. Toute personne voulant s’installer dans un lieu peut ainsi connaître les activités qui peuvent y être déployées.
Un outil qui se réinvente
Une prochaine étape pour la CiReDe sera, non seulement, de s’occuper de la levée de barrières technico-administratives, mais aussi de prévenir l’apparition de nouveaux obstacles. « L’idée est de faire une vérification de législations avant leur adoption afin de s’assurer qu’elles ne seront pas à l’origine de barrières administratives, » explique Laurent.
Dans le futur, le champ d’action de la CiReDe, ou d’un outil similaire, sera d’identifier et de lever des barrières pour l’économie circulaire, mais aussi pour l’ensemble de la transition économique.
Retrouvez le rapport d’activité 2020 de la CiReDe.
Laurent Schiltz préside la CiReDe et est Secrétaire général de la Confédération Construction Bruxelles-Capitale. Benoît Dassy travaille pour le service d’études de la CSC et est vice-président de la CiReDe. Tous deux sont membres de BruPartners.