60m3 de briques réutilisées sur site – Projet Tour à plomb, Arnaud Dawans
27/03/2019 | 60m3 de briques réutilisées sur site - Projet Tour à plomb, Arnaud Dawans |Une ancienne fonderie laissée à l’abandon… soit presque 3 000 m2 à rénover en un centre culturel et sportif comprenant une salle de spectacle, un gymnase, une bibliothèque et une salle polyvalente. Un large projet commandité par la Ville de Bruxelles et mené par les Entreprises Jacques Delens avec pour objectif, la conservation du bâti et le réemploi des matériaux. Entretien avec Arnaud Dawans, Dirigeant Recherche & Développement chez Jacques Delens s.a..
Quelle est la part du bâti qui a été conservée ?
Arnaud Dawans – Presque 100% de l’extérieur. La volonté a été de conserver les traces du passé, le cachet industriel du bâtiment. Nous avons donc travaillé ensemble avec les bureaux d’architectes, d’étude et de conception pour pousser au maximum le concept de circularité sur ce chantier.
Vous êtes parvenus à réemployer de nombreux matériaux ?
Nous avons démonté et nettoyé près de 60m3 de briques qui ont été réutilisées sur site. Aucune brique extérieure n’a été apportée. De cette manière, nous avons remplacé une production polluante par un travail manuel. Nous avons dû former des ouvriers et ajuster la manière de travailler car nous ne pouvions stocker les briques sur place. Il a donc fallu les nettoyer dans nos entrepôts et les y remiser afin que le chantier puisse continuer.
Ce procédé vous a pris plus de temps…
Oui mais il s’agissait d’un parti pris. Nous sommes parvenus à un coût presque identique à de la brique neuve. Des poutres en bois et de la pierre bleue excavée ont aussi été utilisées pour le mobilier extérieur. Nous avons également veillé au tri du plastique du site… Notre objectif dans l’entreprise est de parvenir à des chantiers quasi zéro déchet d’ici 3 ans.
Quelles sont les difficultés de ce genre de projet selon vous?
Il faut avant tout convaincre le maître d’ouvrage et l’architecte. Il y a parfois un manque de confiance dans les caractéristiques techniques du produit… Mais ce frein est relativement facile à lever via des certifications techniques auprès de laboratoires. Dans le chef des architectes, il faut changer les mentalités. Le neuf n’est pas forcément le meilleur choix. Quant au maître d’ouvrage, il n’est pas toujours prêt à payer le même prix pour des matériaux déjà utilisés. Et puis, pour les chantiers bruxellois, je dirais qu’une difficulté fréquente est le manque de place de stockage sur site.
Avez-vous un conseil pour oser ce type de chantier ?
Il faut être convaincu que cela est possible. Etre motivé. Cela demande de l’investissement, d’être ouvert, de s’adapter mais c’est très valorisant de produire moins de déchets. Il faut aussi se fixer des limites… tout ne peut pas être réutilisé. Le marché n’est pas encore prêt à tout absorber. Mais plus il y aura de personnes qui s’engageront dans cette voie, plus la machine sera lancée.